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Libération
Interview

«La recherche de nouvelles molécules au point mort».

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Un spécialiste constate le peu d'intérêt que suscite le paludisme.
publié le 25 avril 2001 à 0h35

Le docteur Pierre Druilhe, directeur de l'unité de parasitologie biomédicale à l'Institut Pasteur de Paris, est spécialiste du paludisme.

Où en sont les recherches d'un vaccin contre le paludisme?

Au rythme actuel, il faudra encore dix à quinze ans pour en trouver un. Une lenteur qui est à la hauteur des budgets investis, environ 50 millions de francs (7,62 mil lions d'euros) par an! Pourtant, pour le paludisme, comme pour la plupart des maladies infectieuses, la stratégie vaccinale serait la plus rentable en termes d'efficacité/coût. En fait, le parasite à l'origine de la malaria est constitué de près de 6 000 molécules, et les essais actuels concernent les dix premières identifiées! Le vaccin mis au point par le Colombien Manuel Pattaroyo, qui avait suscité beaucoup d'espoir il y a quelques années, a été abandonné faute d'efficacité. Récemment, en Gambie, un autre vaccin a montré une protection pendant un peu plus d'un mois, mais ces résultats doivent être confirmés à plus long terme. A Pasteur, notre équipe a trouvé une méthode pour accélérer l'évaluation précoce des vaccins, grâce à une souris génétiquement modifiée. Et nous sommes impliqués dans une dizaine d'essais financés par la Commission européenne. Il s'agit de phases très préliminaires, où l'on mesure la réponse immunitaire au vaccin chez des volontaires européens. Ce n'est qu'en cas de résultats positifs que l'on peut passer à l'étape suivante, des tests dans des pays touchés par le paludisme.

Qu'en est-il des trai