Moscou de notre correspondante
La justice russe s'acharne contre le patron de presse d'opposition Vladimir Goussinski, inculpé cette fois par le parquet général de blanchiment d'argent. Les sommes blanchies, dont le parquet n'a pas indiqué la provenance, s'élèveraient à 28 milliards de roubles (97 millions de dollars). La justice russe a donc une nouvelle fois demandé l'arrestation et l'extradition du fondateur de la chaîne de télévision NTV, reprise en main au début du mois par le géant gazier Gazprom.
Cette demande est intervenue alors que la justice espagnole venait de libérer le patron de presse des mesures de contraintes judiciaires qui lui avaient été imposées dans le cadre d'une autre affaire. Celle-ci avait refusé d'extrader Goussinski alors que Moscou l'avait inculpé d'«escroquerie à grande échelle». Lundi, Goussinski avait récupéré la caution de 6 millions d'euros qu'il avait dû verser pour sortir de sa prison espagnole. Son avocat avait indiqué que l'homme d'affaires, qui possède la double nationalité russe et israélienne, entendait se rendre en Israël. C'est chose faite.
Dans un entretien au quotidien britannique The Guardian publié hier, Goussinski semblait pressentir de nouveaux ennuis avec la justice russe. «Je suis convaincu, disait-il, que Poutine et son gouvernement utiliseront tous les moyens qu'ils peuvent pour me détruire, moi et mes partenaires.» La nouvelle demande d'arrestation du patron de presse a eu lieu le jour même où le Conseil de l'Europe s'est dé