Washington
de notre correspondant
Huit sous-marins diesels européens, quatre contre-torpilleurs de classe Kidd, douze avions anti-sous-marins P3-Orion, des véhicules amphibies, des hélicoptères tueurs de mines marines, etc. George W. Bush a achevé sa liste des armements que les Etats-Unis sont prêts à vendre à Taiwan. Elle ne comprend pas les fameux bateaux Arleigh-Burke, équipés d'Aegis (un système de radar ultraperfectionné, capable de suivre 100 avions ou missiles en même temps), que réclamait Taiwan, et dont la livraison aurait grandement irrité Pékin.
Mais les Taïwanais n'ont pas à bouder leur plaisir: c'est la plus grande vente d'armes que leur propose les Américains depuis neuf ans, c'est-à-dire depuis l'administration de Bush père. Leur déception de ne pas accéder aux navires équipés d'Aegis est compensée par les huit sous-marins. Avec ces armements, selon les spécialistes, Taiwan devrait conserver de quoi dissuader la Chine de l'attaquer. «C'est un choix approprié, qui rétablira à peu près l'équilibre», commente Michael O'Hanlon, spécialiste de la défense à la Brookings Institution. «Il y a trois scénarios possibles: l'invasion, le blocus et les missiles. Taiwan a déjà les moyens de se défendre contre une invasion, il n'aura pas plus demain qu'aujourd'hui celui de se défendre contre une attaque de missiles. Mais la vente va permettre d'empêcher le scénario du blocus.» Pékin a récemment investi des milliards de dollars pour acheter des sous-marins russes de classe Kilo,