L'ancien président philippin, Joseph Estrada, a été mis en détention hier sous le chef d'accusation de «pillage économique». Deux mille policiers avaient été mobilisés pour son arrestation, effectuée après que les forces de l'ordre eurent écarté des milliers de manifestants venus soutenir l'ancien chef d'Etat. Son fils, Jose Ejercito, a également été arrêté pour les mêmes accusations, ainsi que sept autres personnes. Agé de 64 ans, le président accusé de corruption a été déchu de ses fonctions le 20 janvier, et remplacé par Gloria Arroyo. Cette dernière s'est félicitée de l'emprisonnement de son prédécesseur, qui encourt la peine de mort. «Le peuple philippin a été la victime de l'utilisation des fonds publics à des fins privées. Il mérite justice», a déclaré la présidente Arroyo. «Voilà un moment historique», a souligné un porte-parole de la présidente en notant que jamais aucun président déchu des Philippines n'avait été écroué.
Mauvais exemple. Le dictateur Ferdinand Marcos, qui avait détourné des centaines de millions de dollars, parvint à fuir aux Etats-Unis après son renversement, en 1986. Joseph Estrada, emprisonné dans une cellule spéciale au quartier général de la police à Manille, est quant à lui, accusé d'avoir détourné plus de 80 millions de dollars (68,24 millions d'euros). Le chef d'accusation de «pillage économique» exclut toute mise en liberté sous caution. Estrada avait déjà été arrêté une première fois, il y a quelques jours, pour une autre accusation de cor