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Les Pays-Bas, eldorado pour mineurs en perdition.

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Face à l'afflux de jeunes demandeurs d'asile d'Asie ou d'Afrique, La Haye veut durcir les critères d'accueil.
publié le 27 avril 2001 à 0h36

's-Gravendeel envoyée spéciale

«Quand je suis arrivé à l'aéroport, je ne savais pas dans quel pays j'étais. J'ai demandé à un homme un peu noir, comme moi. Il m'a dit que j'étais aux Pays-Bas et il m'a expliqué où aller.» Jimmy (1) a 15 ans. Il y a quatre mois, il est arrivé, seul, de République démocratique du Congo. Aujourd'hui, il vit dans un centre d'accueil, à 's-Gravendeel, dans la banlieue de Dordrecht. Jimmy est ce que les Néerlandais appellent un «ama», l'acronyme pour «demandeur d'asile mineur isolé». A 's-Gravendeel, ils sont une centaine comme lui, à séjourner quelques mois, le temps d'apprendre la langue et les habitudes de leur nouveau pays: les transports en commun, le nom de la reine et la cuisine au gouda.

Rythme accéléré. Dans tous les Pays-Bas, ils sont 12000 amas. 12000 enfants et adolescents de moins de 18 ans qui ont fui leur pays pour arriver seuls, sans point de chute, dans ce petit pays d'Europe. Les amas sont en train de devenir une spécialité néerlandaise. 3500 d'entre eux sont arrivés en 1998, 5000 en 1999, 6 700 en 2000. Depuis le début de l'année, le rythme se serait accéléré pour atteindre 800 par mois. Par comparaison, la Grande-Bretagne avait 3300 demandeurs d'asile mineurs en 1999. En France, les chiffres ne sont pas connus, mais le ministère de la Solidarité vient de commander une étude, dont les résultats seront connus d'ici un an.

Pourquoi cet afflux aux Pays-Bas? Parce que la législation est très accueillante pour les demandeurs d'asile en