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Libération

Paris laisse partir Khaled Nezzar.

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Départ précipité du général algérien malgré les plaintes pour tortures.
publié le 27 avril 2001 à 0h36

La France n'est pas la Grande-Bretagne qui arrêta Pinochet sur son lit d'hôpital et l'empêcha de quitter son territoire pendant un an et demi. Le général en retraite Khaled Nezzar, ex-homme fort du régime algérien, a donc quitté la France, sans encombre et sans être interrogé par la police en dépit des trois plaintes pour «tortures» déposées la veille contre lui (Libération du 26 avril). Selon nos informations, il s'est envolé du Bourget par avion spécial mercredi à minuit, quelques heures seulement après le dépôt de ces plaintes et peu après la présentation de son livre au Centre culturel algérien. La brigade criminelle, saisie par le parquet de Paris, a en revanche interrogé mercredi et jeudi les plaignants qui résident en France, une famille dont le fils est mort sous la torture, et deux anciens détenus, eux aussi torturés par les forces armées après la proclamation de l'état d'urgence en 1992.

La départ précipité du général Nezzar était prévisible. Dès le dépôt des plaintes par William Bourdon et Antoine Comte, Paris a cherché la parade lui permettant d'éviter une crise majeure avec Alger. Khaled Nezzar ne pouvant apparemment pas prétendre à une immunité diplomatique statutaire, la France a trouvé un salut auprès des autorités algériennes. Faute de cette immunité, il fallait faire valoir celle due à «une mission officielle».

Mission officielle. Les autorités algériennes ont donc envoyé un fax à l'ambassade de France à Alger certifiant que l'ancien ministre de la Défense ét