Londres de notre correspondant
C'est devenu la bête la plus célèbre de Grande-Bretagne après Dolly, la brebis clonée. Phoenix le veau n'a pas seulement échappé au bûcher à la suite d'un caprice du sort et d'une mobilisation massive de l'opinion, il a obligé le gouvernement à revoir entièrement sa politique de lutte contre la fièvre aphteuse.
La semaine dernière, il devait subir, avec sa mère, 17 autres bovins et 47 moutons, une injection mortelle dans sa ferme du Devon. Lorsque les hommes en blouse blanche sont revenus quelques jours plus tard pour achever la destruction du troupeau, ils l'ont entendu meugler sous les carcasses. La seringue a dérapé ou le vétérinaire n'a pas vu ce charolais âgé d'une semaine.
Depuis, tous les défenseurs des animaux du Royaume réclamaient la grâce de «ce petit veau innocent retrouvé sous le cadavre de sa mère». Mercredi, ses propriétaires, Michaela et Philip Board, ont empêché les équarrisseurs de «terminer le travail». Phoenix, comme le reste du troupeau, n'a pas été touché par le virus mais se trouve à moins de trois kilomètres d'un foyer de contagion et, à ce titre, «doit être détruit, aussi mignon soit-il», insistaient les autorités. Alors que la veille encore ses propres scientifiques louaient l'efficacité d'une telle mesure, le ministre de l'Agriculture, Nick Brown, a dû faire marche arrière hier en annonçant devant les députés que dorénavant les bêtes saines situées près des lieux contaminés ne seront plus systématiquement tuées: «Elles p