Quand Abdoulaye Wade débarque jeudi à 19 h 30 au stade Lat-Dior de Thiès, juché sur le toit d'un 4x4, cela fait déjà trois bonnes heures que la foule attend, chauffée par les chants et les danses. La sono crache du rap et des chansons entrecoupées de vibrants «sopi, sopi» (changement, en wolof) repris par la foule. «Sopi», c'est le slogan symbole de la victoire historique du libéral Wade sur le président socialiste sortant Abdou Diouf, le 19 mars 2000. Un an après, la vague sopi n'a pas faibli et ce dimanche, les Sénégalais sont appelés à renouveler leur Assemblée, encore dominée par le PS. «Avec le sopi, la chape de plomb qui pesait sur le pays a sauté, estime Vieux Savané, rédacteur en chef de Sud-Quotidien. Les gens ont le sentiment de tenir leur destin entre leurs mains. Ces élections sont les premières réellement ouvertes de l'histoire du pays. On va savoir qui pèse quoi.» Derrière Wade en boubou bleu électrique, sa femme Vivianne fait le V de la victoire. Dans une cohue indescriptible, le Président demande à la foule dans un mélange de wolof et de français une «majorité» pour mettre en oeuvre son programme et «donner du travail aux jeunes». La foule explose de joie. Babacar, un jeune diplômé au chômage, veut croire aux promesses du sopi: «Il faut donner à Wade les moyens de sa politique. Un an, c'est court. Le Gorgui (le Vieux), il n'est pas là pour se remplir les poches. Il n'a plus l'âge pour ça. De toute façon, s'il ne fait rien de bon, la prochaine fois, je voterai
Abdoulaye Wade veut appliquer le changement.
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par Christophe Ayad
publié le 28 avril 2001 à 0h37