New York de notre correspondant
Evan Cornog est le directeur adjoint de la Columbia Journalism School à New York. Auteur de Hats in the Ring, un livre sur les dernières campagnes présidentielles américaines, il analyse pour Libération la relation entre la presse et George W. Bush président.
Pour ses cent premiers jours, Bush a plutôt bénéficié d'une presse favorable...
C'est vrai, George W. Bush peut être satisfait. De son point de vue, la couverture des journaux a été positive. Et on peut expliquer cela par deux facteurs principaux. D'une part, Bush est toujours dans cette période que l'on appelle la «lune de miel» aux Etats-Unis et qui veut que les politiciens, les journalistes et l'opinion publique laissent le temps au nouveau président de s'installer. Il a aussi eu la chance de voir que la presse américaine s'intéressait beaucoup aux pardons controversés des Clinton et un peu moins à George W. Bush. Le changement de politique sur les taux d'émission de gaz toxiques par exemple n'a pas reçu l'attention maximale des journalistes.
Il y a un an, Newsweek se demandait en couverture si George W. Bush était capable d'être Président. Aujourd'hui, plus personne ne semble poser cette question. W. aurait-il convaincu durant ces trois premiers mois?
Disons plutôt qu'il n'a pas commis assez d'erreurs grossières qui permettraient de dire: «Vous voyez, ce type-là est trop bête pour être notre Président.» Mais toutes ces interrogations ne vont pas disparaître du jour au lendemain. Le jour où