Loin de s'apaiser, la situation en Kabylie s'aggrave de jour en jour. Dix personnes au moins ont été tuées vendredi à Azazga (4 morts et 11 blessés graves), Maatka (2), Les Ouadia (1), Bejaïa et Larbaa. Les bilans complets restent très difficiles à établir en raison de la coupure des communications téléphoniques entre certaines willayas (préfectures) de la région et le blocage de nombreuses routes. On sait cependant, en recoupant les sources hospitalières et des témoignages d'habitants recueillis par téléphone, que 13 personnes ont été tuées et 200 blessées dans la seule ville de Bejaïa depuis le début des émeutes, il y a une semaine. Même partiels, ces bilans témoignent de l'embrasement généralisé de la région (une personne a même été tuée, vendredi, près de Sétif, aux confins de la Kabylie). Vendredi soir, le ministère algérien de l'Intérieur, cité par l'AFP, confirmait la mort de quinze manifestants dans la région, jeudi et vendredi.
Riposte immédiate. Partout, le scénario est à peu près identique: des manifestants, presque toujours jeunes, incendient ou détruisent des édifices publics et surtout des postes de gendarmerie. Les gendarmes, eux, ripostent en tirant sur la foule. Comme à Azazga, vendredi. A Laarba, des manifestants s'en sont pris au maire RCD (Rassemblement pour la culture et la démocratie, coalition gouvernementale) qui avait ravitaillé la gendarmerie. La riposte a été immédiate: des fourgons des forces de sécurité ont foncé sur la foule.
Les affrontements s