New York de notre correspondant
Depuis trois jours, ils sont des centaines à protester le long des kilomètres de fils de fer barbelés qui entourent la base navale américaine de Vieques, une petite île au large de Porto Rico. Des centaines à tenter d'interrompre la reprise des exercices de bombardements et de tirs des militaires. Samedi, ils y sont presque arrivés, parvenant à retarder les manoeuvres des 15000 soldats et de la douzaine de navires de guerre pendant plus de trois heures, au prix de plus de 80 arrestations. Hier, ils bénéficiaient d'un sursis, alors que le gouvernement américain a annoncé suspendre ses activités «pour une journée», en l'honneur de la béatification à Rome de Carlos Manuel Rodriguez Santiago, le premier saint de Porto Rico.
Emeutes. En moins d'une semaine c'est toute la polémique autour des exercices militaires à Vieques qui a ressurgi aux Etats-Unis. Les bombardements de l'US Navy sur ce bout de terre où vivent 9800 personnes durent depuis 1941, date à laquelle Porto Rico et Washington étaient tombés d'accord sur l'établissement et le fonctionnement de la base de l'US Navy. En 1999, toutefois, à la suite de la mort d'un garde civil du fait d'une erreur de ciblage dans les tirs, de violentes émeutes avaient secoué l'île pendant plusieurs mois. En mai 2000, l'armée avait dû intervenir pour expulser manu militari des centaines de protestataires qui occupaient la zone de tirs. Et le gouvernement de Porto Rico avait autorisé la reprise des exercices con