Bâtiments publics entourés par la police, odeur de gaz lacrymogènes et de pneus enflammés: Tizi Ouzou et Béjaïa, les deux plus grandes villes de Kabylie, avaient retrouvé un calme précaire, hier, après douze jours de violentes émeutes. Et ce, même si des heurts ont repris dans l'après-midi à Tizi où les forces de police demeuraient très présentes ce 1er mai, au lendemain d'une journée elle aussi marquée par des affrontements qui ont fait trois blessés. A Alger, quelques dizaines d'étudiants ont tenté de manifester devant les facultés centrales, mais en ont été empêchés par la police.
A Béjaïa, des jeunes sont sortis crier leur colère après le «discours à la nation», lundi soir du président Bouteflika. Ils ont été pourchassés une bonne partie de la nuit par les forces de sécurité qui lançaient des lacrymogènes sur les groupes discutant au pied des immeubles. Hier, la ville avait été en partie nettoyée des signes les plus visibles de l'émeute. Timidement, taxis collectifs et minibus ont repris leur rotation entre centre-ville et banlieue.
Colère et déception. Partout en Kabylie, comme dans le reste du pays, c'est en fait l'intervention d'Abdelaziz Bouteflika que les Algériens commentaient. Presque toujours avec colère ou déception. «C'est à se demander s'il a bien saisi l'ampleur de la révolte qui s'exprime depuis près de deux semaines et de la grogne qui monte dans tout le pays», résumait, hier, un jeune universitaire algérois. Abdelaziz Bouteflika n'a visiblement pas réussi à