Ils étaient environ un millier, majoritairement algériens, à réclamer pendant plus de deux heures, malgré une pluie battante, «justice et démocratie» dans leur pays, lundi en fin d'après-midi devant l'ambassade d'Algérie à Paris. Sous haute surveillance policière, ils répondaient à l'appel de la Ligue des droits de l'homme, de la FIDH et du FFS (Front des forces socialistes, opposition).
«Kabylie autonomie». «En Algérie, nos potes veulent vivre», «Rendez-nous nos enfants», «Commission d'enquête», «Procès pour les généraux tortionnaires», affichaient les pancartes à l'occasion de cette deuxième journée de manifestation en vingt-quatre heures dans la capitale française. Signe de l'écart entre les revendications, une banderole celle de la fondation Matoub, du nom du chanteur assassiné en 1998 près de Tizi Ouzou proclamait de son côté «Kabylie autonomie».
Traduisant le sentiment des manifestants, le porte-parole des députés Verts, Noël Mamère, déplorait que la réaction de Hubert Védrine soit «très en dessous de ce qu'on doit attendre du gouvernement français» et demandait que «la France adresse des avertissements sérieux à l'adresse du gouvernement algérien». Le chef de la diplomatie avait souligné dimanche que «l'histoire (entre les deux pays) ne prédispose pas la France à distribuer les bons et les mauvais points, à dire ce qu'il faut faire, à donner de loin des leçons, à condamner». «Un Algérien ne vaut visiblement même pas un Palestinien», lançait un jeune émigré qui «ne c