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Libération

Une tentative de «putsch» repoussée aux Philippines.

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Violents heurts avec des partisans de l'ex-président Estrada.
publié le 2 mai 2001 à 0h44

Bangkok de notre correspondant

Qui aurait cru que Gloria Macapagal Arroyo se retrouverait aussi vite dans la position du chef d'Etat assiégé dans son palais par une foule en furie? Cent jours exactement après avoir été portée au pouvoir par une révolte des classes moyennes et des milieux d'affaires, la nouvelle présidente des Philippines a dû recourir à l'armée pour repousser quelque dix mille partisans de l'ancien chef d'Etat Joseph Estrada, armés de pistolets artisanaux, de cocktails Molotov et de bâtons percés de clous, qui ont donné l'assaut mardi à l'aube au palais présidentiel de Malacanang. Estrada a été évincé du pouvoir en janvier dernier et emprisonné pour «pillage économique» le 23 avril.

Violences. Pour la plupart, ces manifestants sont venus des bidonvilles qui entourent Manille, où Estrada, un ancien acteur de cinéma devenu Président, continue d'être adulé. Vers 2 heures du matin mardi, ils ont réussi à forcer sept barrages de police et à atteindre les grilles du palais. Les heurts, qui ont duré jusqu'à mardi midi ont fait au moins trois tués ­ deux policiers et un manifestant ­ et 138 blessés. Les partisans d'Estrada, pour la plupart excités par l'alcool et la drogue, ont offert une belle résistance aux tirs de grenades lacrymogènes et aux canons à eau. Ce n'est que lorsque la garde militaire présidentielle est entrée en action en tirant en l'air à balles réelles que les assaillants ont lâché prise, incendiant des voitures et pillant des magasins dans leur retra