Quand les caméras de télévision et toute une petite troupe, avec à sa tête le ministre de l'Intérieur Nourredine Zehrouni et le wali (préfet) de Tizi Ouzou, se sont adressées à un blessé très gravement atteint et intubé, les médecins, leurs assistants, le personnel d'entretien ont tous quitté le service. Il était... 23 h 30, dimanche soir, dans la salle de réanimation de l'hôpital public de Tizi Ouzou et l'ensemble du corps médical présent a accompagné la sortie du petit groupe en scandant «pouvoir assassin, pouvoir assassin». La visite impromptue du ministre de l'Intérieur et du wali, accompagnés de deux médecins du secteur privé et du directeur de l'hôpital, n'aura duré que quelques minutes.
Choqués. «Comment peut-on faire irruption dans un hôpital à onze heures et demi du soir et vouloir pénétrer, avec télévision et gardes du corps armes au poing, dans le service de réanimation pour s'enquérir de la situation», demandaient, choqués, plusieurs médecins contactés par téléphone.
«Totalement absent.» Dès l'arrivée du ministre, le corps médical avait tenté de s'opposer à cette irruption en réanimation. En vain. «Cette visite est d'autant plus choquante que nous sommes complètement abandonnés par l'administration depuis quatre jours. Enfermé dans son bureau, le directeur de l'hôpital est présent physiquement, mais en réalité totalement absent, ne prenant pas la moindre initiative, comme si ce qu'il se passait ne le concernait pas.»
La situation est pourtant critique à l'hôpital de