La Chine s'est déclarée foncièrement hostile au projet américain de bouclier antimissiles (missile defence, MD) dont le lancement a été annoncé mardi par George W. Bush (Libération d'hier). La Russie, également hostile au projet de bouclier, s'est toutefois déclarée hier prête à des consultations avec les Etats-Unis. «Il est très important que l'administration américaine [ait indiqué qu'elle] n'a pas l'intention de prendre des mesures unilatérales, mais de consulter ses alliés ainsi que d'autres Etats dont la Russie», a déclaré le ministre russe des Affaires étrangères Igor Ivanov. Moins conciliant, Dmitri Rogozine, le chef de la commission des Affaires étrangères de la Douma, la chambre russe des députés, a estimé que «si les Etats-Unis allaient au bout de leurs intentions et abandonnaient le traité [antimissiles ABM] de 1972, cela réduirait à néant tout le système actuel de sécurité».
Course aux armements. Plusieurs pays européens ont appelé Washington à la prudence. La France portera une appréciation sur les plans américains de défense antimissiles «en fonction du résultat des consultations» promises par les Etats-Unis et «de la configuration définitive du projet», a déclaré hier le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, François Rivasseau. «S'il y a de nouvelles idées, il faut les regarder avec précaution. Les changements doivent se faire sur la base de la coopération, pas de la confrontation», a souligné pour sa part le ministre allemand des Affaires étrangèr