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Libération

Pyongyang, tapis rouge pour les européens.

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Une importante délégation de l'UE reçue en Corée du Nord.
publié le 3 mai 2001 à 0h45

Pyongyang envoyé spécial

Vêtues de hanbok, leur robe traditionnelle aux couleurs vives, des centaines de Nord-Coréennes agitent des azalées en plastique rose pour souhaiter la bienvenue à la plus importante délégation européenne jamais reçue à Pyongyang. Sous le regard bienveillant d'un portrait de Kim Il-sung, fondateur de cette dynastie communiste aujourd'hui dirigée par son fils, Kim Jong-il, le Premier ministre suédois Göran Personn, président en exercice de l'UE, remonte la haie d'honneur. Derrière lui, la garde repart au pas de l'oie.

Capitale irréelle. Trois banderoles accueillent les Européens. La première est traduite en anglais: «Vive l'amitié et la solidarité entre les peuples de Corée et d'Europe.» Les deux autres sont en coréen: «Vive le grand leader Kim Jong-il», et «notre grand leader Kim Il-sung sera avec nous pour toujours». Göran Personn n'aura pas la chance de comprendre ces deux-là, qui résument parfaitement les deux jours qu'il passe à Pyongyang avec des responsables de la politique extérieure de l'UE. Il a droit à une session de rattrapage, car le premier geste de toute délégation étrangère est d'aller s'incliner devant la statue géante du leader défunt, au coeur de cette capitale irréelle qu'est devenue Pyongyang, parsemée de monuments révolutionnaires, alors que rien ou presque ne fonctionne.

Big Brother. La troïka européenne a eu, hier, une première rencontre avec Kim Jong-il, le «leader bien aimé», décrit diplomatiquement par le Premier ministre suédoi