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Libération

Jean Paul II intrus en terre orthodoxe

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En Grèce, le gouvernement a encouragé la visite papale, malgré les ultras.
publié le 4 mai 2001 à 0h46

Athènes de notre correspondante

«Pape, persona non grata», clamait une banderole brandie par quelques centaines de fidèles et de moines qui manifestaient, mercredi soir dans les rues d'Athènes, contre la visite du pape qui arrive aujourd'hui dans la capitale grecque. Aux cris de: «L'orthodoxie ou la mort», «Pope go home», la petite foule brandissant des pancartes qui imputent à Jean Paul II les «bombes contre la Serbie» ou portant des autocollants proclamant que l'«ennemi est le judéo-sionisme» s'est ensuite dirigée jusqu'à l'archevêché orthodoxe. C'est le premier voyage d'un pape en terre grecque, et Jean Paul II n'est pas vraiment le bienvenu. Le ministère de l'Ordre public a pris des mesures draconiennes de sécurité pour éviter tout incident.

Des manifestations se sont succédé depuis plusieurs jours dans tout le pays, organisées par des intégristes grecs et les cercles les plus conservateurs de l'Eglise orthodoxe. Les moines de vingt monastères du mont Athos ont participé, la semaine dernière, à une veillée nocturne de prières au pied du mont Olympe pour demander l'annulation de la visite. Mercredi, le patriarche oecuménique de Constantinople, Mgr Bartholomée Ier, chef spirituel de l'orthodoxie, appelait les fidèles grecs au calme: «La confiance en soi des fidèles orthodoxes doit être suffisamment forte pour ne pas être mise en danger par la présence du pape.»

Pas de prière commune. Depuis longtemps, Jean Paul II voulait se rendre à Athènes, puis à Damas, sur les traces de l