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Libération

Volte-face américaine sur les liens avec Pékin

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La Maison Blanche maintient les contacts militaires.
publié le 4 mai 2001 à 0h46

Washington

de notre correspondant

Il y avait une petite ambiance à la «Dr Folamour», mercredi après-midi à Washington. Le Pentagone a d'abord annoncé la suspension de tout contact militaire avec la Chine. Ces contacts sont certes réduits au minimum (visites réciproques de bateaux de guerre, rencontres entre gradés...), mais le symbole était lourd de sens: deux pays dont les armées ne se parlent pas ne sont pas complètement en paix (1). Quelques heures plus tard, le Pentagone démentait l'information: les contacts militaires sont maintenus, mais leur intérêt serait simplement évalué au cas par cas.

Entre les deux annonces, les téléphones ont chauffé entre la Maison Blanche, le Pentagone et le département d'Etat. Que s'est-il passé? Selon le porte-parole du département de la Défense, un des conseillers du secrétaire à la DéfenseÊDonald Rumsfeld, Chris Williams, n'aurait pas bien compris l'instruction qui lui avait été donnée et aurait rédigé à tort l'ordre de cesser tout contact avec la Chine. Une version qui ne convainc personne. Selon les journalistes américains qui suivent le Pentagone, le revirement a été ordonné par la Maison Blanche, qui ne tient pas à envenimer les relations sino-américaines, déjà au plus bas. L'avion-espion, «confisqué» par la Chine au début du mois d'avril après son atterrissage forcé, n'a toujours pas été rendu.

Pékin doit commencer à s'habituer à de tels pataquès. C'est la troisième fois que l'administration Bush, tiraillée entre faucons antichinois et c