Les Suédois, qui assurent la présidence de l'Union européenne jusqu'à la fin juin, sont entrés dans une phase de suractivation pour tenter de décrocher un semblant de résultat au sommet de Göteborg qui se tiendra à la mi-juin. Leurs espoirs de préciser les dates sur l'adhésion des pays candidats se faisant de plus en plus minces, ils font porter tous leurs efforts pour parvenir à négocier une déclaration commune sur la libre circulation des travailleurs, l'un des gros chapitres des négociations d'adhésion, avec la politique agricole commune, les fonds structurels et l'environnement.
Gâteau des fonds. Ce week-end, lors du sommet informel des ministres des Affaires étrangères des Quinze (où douze ministres étaient présents) à Nyköping, ces problèmes sont apparus dans toute leur ampleur. La réunion avait démarré sur un blocage entre Allemands et Autrichiens, d'un côté, et Espagnols, de l'autre. Les premiers ont fait valoir qu'ils partagent le plus de frontières avec les pays candidats, ce qui leur fait craindre une «invasion» de main-d'oeuvre bon marché. Ils exigent donc une période de transition de sept ans avant d'ouvrir leurs frontières aux travailleurs des nouveaux pays membres. Benita Ferrero-Waldner, la ministre autrichienne, a été très claire: «L'alternative est de ne pas ouvrir l'UE à l'élargissement maintenant.» En face, l'Espagne, gros bénéficiaire des aides régionales, craint que ses régions les plus défavorisées soient perdantes lorsqu'il faudra partager le gâteau de