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Libération

Jean Paul II prie sur le Golan syrien

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Il s'est rendu à Quneitra, détruit en 1974 par Israël.
publié le 8 mai 2001 à 0h48

Quneitra envoyé spécial

Il n'y a plus d'église catholique à Quneitra. Elle a été anéantie à la dynamite et par des bulldozers en 1974 par l'armée israélienne, lorsque celle-ci s'est retirée de la partie basse du plateau du Golan. Une autre église a connu le même sort, de même que quatre mosquées et la plupart des maisons et édifices publics de la ville. Seule l'église orthodoxe, un bâtiment austère, en béton, a survécu. Il en reste les murs, tagués et retagués, ici et là calcinés, et les deux clochers, dont l'un a perdu sa croix.

Au milieu des gravats. C'est dans cette église fantôme, ouverte à tous les vents glacés du Golan, où vingt-sept ans plus tard rôdent toujours les spectres de la guerre, comme l'ont voulu les dirigeants syriens, que le pape Jean Paul II est venu hier une nouvelle fois exhorter les dirigeants de la région à se conduire en hommes de paix. Image inhabituelle et même insolite du chef de l'Eglise catholique assis sur un fauteuil au milieu des gravats d'un lieu saint orthodoxe.

Sur les murs, des déclarations signées de l'évêque orthodoxe, Georges Muhassel, rappellent que l'heure est plus à la haine qu'à l'apaisement. Qualifiant les destructions israéliennes de «terrifiantes, macabres et inhumaines», le prélat ajoute: «Je n'ai cessé de me demander comment ils avaient pu faire une chose pareille. Comment un être humain avait pu faire une chose pareille mais certaines personnes ne sont pas des être humains.»

Pour Damas, Quneitra est la ville-musée des «atrocités»