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Libération

L'attentat de l'ETA bouscule le scrutin basque

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Le bras politique des séparatistes serait désavoué lors des législatives de dimanche.
publié le 8 mai 2001 à 0h48

Madrid de notre correspondant

L'ETA vient de faire irruption à sa manière dans la campagne électorale des législatives basques de dimanche. Avec l'assassinat, dimanche à Saragosse (nord-est du pays) de Manuel Gimenez Abad, président du Parti populaire (PP, au pouvoir à Madrid), l'organisation armée basque a brusquement modifié l'agenda électoral de ce scrutin très attendu, à l'issue duquel, pour la première fois, le Parlement basque pourrait être dominé par les forces non nationalistes.

«Acte barbare». A l'exception de Euskal Herritarrok (EH), le bras politique de l'ETA, l'ensemble des formations politiques ont interrompu hier leurs meetings. En fin d'après-midi, les trois principaux candidats à la direction du prochain exécutif autonome se sont rendus à Jaca, dans la région de Saragosse, où avaient lieu les funérailles de l'homme politique assassiné. Qu'il s'agisse de Mayor Oreja (PP), de Nicolas Redondo (socialiste) ou de Juan José Ibarretxe (Parti nationaliste basque, PNV), tous ont vivement condamné «un acte barbare». Vers 21 heures, une manifestation anti-ETA a débuté à Saragosse. 350 000 personnes, dont le Premier ministre José Maria Aznar, ont défilé dans les rues de la ville derrière une banderole portant l'inscription «Pour la liberté et contre le terrorisme».

Président régional du PP depuis janvier, Manuel Gimenez Abad, 52 ans, est la trentième victime de l'organisation terroriste depuis la rupture de la trêve, en décembre 1999. Il a été tué de deux balles tirées à bo