Menu
Libération

Le Premier ministre japonais déçoit déjà

Article réservé aux abonnés
Koizumi reprend le plan économique controversé de son prédécesseur.
publié le 8 mai 2001 à 0h48

Tokyode notre correspondant

Pour sa rentrée, le nouveau Premier ministre nippon a prononcé le discours réformateur que les Japonais voulaient entendre, mais sans donner de garanties, ni de calendrier sur les changements à venir. Venu présenter hier son gouvernement devant la Diète, Junichiro Koizumi a réitéré les promesses de campagne qui lui ont valu, contre toute attente, d'être élu à une large majorité à la présidence du parti libéral-démocrate (PLD), et d'accéder à la tête du pays du Soleil Levant, le 24 avril. «Il n'y aura pas de renaissance et de développement du Japon sans réformes structurelles et [...] mon cabinet les mènera sans peur et sans hésitations», a asséné le sémillant quinquagénaire devant les députés. Avant de se contredire aussi sec en promettant la mise en place rapide... du très controversé plan économique d'urgence préparé par le cabinet de son calamiteux prédécesseur Yoshiro Mori. L'une des idées fortes de ce plan interventionniste consiste à faire racheter par l'Etat les actions chahutées des grandes entreprises, afin de consolider artificiellement la Bourse.

Excentrique. Coqueluche de l'opinion depuis sa victoire inattendue sur les dinosaures du PLD, Koizumi-san est resté fidèle à son style. Bien meilleur orateur que ses deux prédécesseurs, celui que la presse japonaise surnomme «l'excentrique» en raison de ses cheveux mi-longs et de son goût avoué pour le hard-rock, a poursuivi devant le Parlement l'opération de séduction entamée auprès des militant