La collision aérienne sino-américaine du 1er avril continue d'empoisonner le climat entre Pékin et Washington. Hier, le gouvernement chinois a été rendu furieux par l'annonce, lundi soir à Washington, de la reprise des vols d'avions-espions américains le long des côtes chinoises. Et, en représailles, Pékin a décrété hier qu'il n'autoriserait pas l'avion américain EP 3, toujours immobilisé sur l'île chinoise de Hainan, à quitter le pays par la voie aérienne comme l'espérait la veille le secrétaire américain à la Défense, Donald Rumsfeld.
Exigence chinoise. La Chine avait fait de l'arrêt des vols d'avions-espions en mer de Chine du Sud l'une de ses exigences après la collision qui a coûté la vie à un pilote chinois. La décision américaine de les reprendre est donc une claque pour la Chine, et le reflet de la sérieuse dégradation des relations sino-américaines depuis l'arrivée de George W. Bush à la Maison Blanche, également due aux ventes d'armes américaines à Taiwan et au projet de bouclier antimissiles dénoncé par Pékin.
«Droit». C'est un avion RC-135, stationné sur la base japonaise d'Okinawa, qui a effectué lundi, en plein jour, les premiers vols d'interception de communications au large des côtes chinoises depuis la collision. L'aviation chinoise n'a pas tenté de l'intercepter, selon un porte-parole américain. Pour les Etats-Unis, ce type de vols dans l'espace aérien international est un «droit» auquel ils n'entendent pas renoncer. Pékin, à l'inverse, y voit une provocation