Menu
Libération

Toledo et Garcia, rivaux dans la surenchère au Pérou

Article réservé aux abonnés
publié le 9 mai 2001 à 0h49

Lima envoyé spécial

La Plaza San Martin, bordée d'édifices coloniaux, au coeur de Lima, c'est l'agora de la capitale péruvienne. Vers 18 heures, quand la nuit tombe et se mêle aux brumes du Pacifique, les passants s'agglutinent et engagent les discussions. En cette période de campagne électorale, elles tournent vite à la politique, d'autant que les partis en lice envoient des militants. Ce soir-là, un immense type en blouson de cuir tient la vedette. Sa voix porte au-delà de la cinquantaine de personnes qui l'entourent. Il vocifère contre «l'impunité dont ont toujours bénéficié dans ce pays les forces de l'ordre», et promet pour bientôt «une nouvelle justice, transparente, équitable» et «un gouvernement propre». A quelques pas, un deuxième orateur a du mal à couvrir la voix du premier. «Je vous le promets, lance-t-il, nous ne referons pas les erreurs du passé.» Blouson-de-Cuir soutient l'économiste de centre gauche Alejandro Toledo, favori de l'élection présidentielle, qui fut le principal opposant aux dernières années de la dictature d'Alberto Fujimori (1990-2000). L'autre prédicateur tente de défendre le deuxième candidat, le social-démocrate Alan Garcia, qui fut déjà Président, avant l'ère Fujimori. Le mea-culpa du militant sur les «erreurs du passé» est attendu: en 1990, Alan Garcia avait rendu un pays exsangue.

Désertion. La date du second tour n'est toujours pas fixée (1), la vraie campagne s'ébauche à peine et déjà les coups bas pleuvent. Alejandro Toledo doit à nouveau