Berlin envoyés spéciaux
Ce n'est pas un parti, tous ses membres ne sont pas franchement socialistes et chacun est européen à sa manière: bienvenue au Parti des socialistes européens (PSE) dont le Ve congrès s'est achevé hier à Berlin. Cette grand-messe unanimiste, qui réunit tous les deux ans les délégués de 21 partis sociaux-démocrates européens, s'est conclue par la désignation d'un nouveau président, le chef de la diplomatie britannique, Robin Cook, candidat unique, qui succède au ministre de la Défense allemand, Rudolph Scharping.
Sur 273 votants, seuls 13 délégués (français, italiens et belges) se sont abstenus et 3 ont osé voter contre: un plébiscite soigneusement verrouillé par les tractations de coulisses entre leaders nationaux. «Comment peut-on être fédéraliste européen, réclamer plus de démocratie en Europe et ne pas en admettre dans des partis qui ne sont que des outils? Le président du PSE devrait être démocratiquement élu!», a lancé l'ex-patron du PS, Henri Emmanuelli pour justifier son abstention. Cette opposition embryonnaire dans le droit fil de la contribution des «Gauches européennes» pour une «Europe fédérale et sociale» cosignée par 70 élus et responsables de huit pays a dû se contenter de distribuer sa prose à l'entrée de la salle des débats. «C'est déjà un progrès, ironise le député européen Harlem Désir. C'est la démocratie pas à pas...»
Neuf ans après sa création, le PSE se résume toujours à «une addition de partis», déplore le premier secrétaire du