Rio de notre correspondant
Brasilia va accueillir le grand spectacle politique de l'année: la commission parlementaire d'enquête (CPI) sur la corruption du gouvernement Cardoso. Une requête en ce sens, déposée par l'opposition de gauche et soutenue par une cinquantaine de députés dissidents de la majorité, va être officiellement enregistrée dans les prochaines heures. Onze députés et onze sénateurs vont occuper la scène pendant six mois, sous l'oeil gourmand des télés qui raffolent d'un tel spectacle.
Vieux dossiers. Pour l'occasion, on ressort toutes les casseroles du pouvoir depuis l'investiture de Cardoso en 1994: dix-neuf dossiers au total. Des dizaines de témoins vont défiler à la barre. Ils déposeront sous serment et sous la menace d'être emprisonné sur-le-champ, s'ils sont pris en flagrant délit de parjure.
Dans de telles circonstances, il est impossible de prévoir l'issue des travaux. En dernière minute, le président fait le forcing pour éviter la CPI. Le ministre du Travail, Francisco Dornelles, a démissionné hier matin pour reprendre son mandat de député et tenter un baroud d'honneur à la chambre. Quelques heures plus tôt, Fernando Bezerra, ministre de l'Intégration régionale, a, lui aussi, quitté le gouvernement. Accusé d'avoir profité des largesses d'une agence de développement (20 millions de francs de subsides reçus pour construire une usine qui n'a jamais vu le jour), Bezerra s'est senti lâché par Cardoso. Vengeur, il rend son maroquin, reprend son siège de sénat