Washington de notre correspondant
Un grand show à l'américaine: c'est la tournure que prend l'exécution de Timothy McVeigh, le terroriste qui a tué 168 personnes, dont 19 enfants, dans l'attentat contre un immeuble de l'administration fédérale, à Oklahoma City, en 1995. McVeigh, 33 ans, doit être tué le mercredi 16 mai à sept heures du matin, dans le pénitencier de Terre Haute, dans l'Indiana, par injection d'un produit mortel. Militant d'extrême droite, partisan de la violence, McVeigh est la star du mois. Impossible d'échapper à son portrait (sur le thème: «l'Enigme McVeigh») ou à ses déclarations incessantes. Impossible, non plus, d'échapper aux témoignages douloureux et aux désirs de vengeance des familles des victimes, dont une grande partie (300 personnes) a obtenu d'assister, depuis Oklahoma City, au dernier souffle du condamné, grâce à une retransmission télévisée en circuit fermé.
Susciter le débat. La presse écrite tente, au passage, de réveiller le débat sur la peine de mort, en ouvrant grandes ses pages éditoriales aux opinions contraires. Ce grand battage médiatique tourne souvent au malaise. Ça a été le cas la semaine dernière, lorsque le réseau national de radios publiques NPR a diffusé les enregistrements des exécutions de condamnés à mort en Géorgie, entre 1983 et 1998: on a pu entendre leurs derniers mots, puis le bruit du bouton sur lequel le bourreau appuie pour déclencher l'électrocution, et parfois des difficultés techniques: «Monsieur, il semble qu'il re