Berlin
de notre correspondante
A la vigueur des dernières propositions allemandes sur l'Europe, Hubert Védrine a répondu, hier, par une franchise qui s'était faite rare entre la France et l'Allemagne. Le projet du Parti social-démocrate allemand (SPD) «romprait nettement l'équilibre (des institutions européennes, ndlr) au détriment du Conseil et des Etats membres», a mis en garde le ministre français des Affaires étrangères, invité, hier, à s'exprimer devant la Commission des Affaires européennes du Parlement allemand.
Vision différente. Dans une salle de réunion du Reichstag, bondée de députés et de curieux impatients d'entendre les premières réactions françaises à ce projet cautionné par le chancelier Gerhard Schröder, le ministre français ne s'est pas gêné pour défendre une toute autre vision. «Toutes les institutions européennes devront être renforcées», a souligné Hubert Védrine, défendant le «triangle» inventé par les pères fondateurs de l'Europe: Commission, Conseil et Parlement. Dans son projet de motion, le SPD proposait de renforcer la Commission et le Parlement européen, pour en faire respectivement l'exécutif et le législatif de l'Union. Le Conseil représentant actuellement les gouvernements des Etats membres serait, en revanche, transformé en deuxième chambre législative, représentant les Etats. «Plus nous renforcerons le Parlement et la Commission, moins nous devrons réduire le Conseil au rôle d'une seconde chambre, a rétorqué hier le ministre français. Nous devro