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Libération
Interview

«Berlusconi est un génie de la vente».

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publié le 14 mai 2001 à 0h51

Rome envoyés spéciaux

Président de la république démocrate-chrétien de 1985 à 1992, Francesco Cossiga fut surnommé «il picconatore» (l'homme au piolet), en raisons de ses déclarations fracassantes et de ses prises de positions iconoclastes.

Quand vous étiez président de la République, vous avez été l'un des premiers à vouloir casser et réformer le système politique italien. Pourquoi?

La chute du mur de Berlin en 1989, la fin de la division de l'Europe en deux blocs, sonnait aussi le glas d'un système institutionnel né dans l'après-guerre. Je souhaitais des réformes de fond, notamment l'introduction d'un scrutin majoritaire afin de permettre une vraie alternance. Cela impliquait la naissance de deux nouveaux grands pôles politiques mais, malheureusement, cela n'a eu lieu que très imparfaitement.

Que pensez vous de la Maison des libertés que vous appuyez désormais?

C'est une espèce de pasticcio («grande confusion»), comme l'est d'ailleurs aussi le centre gauche de l'Olivier. Entrant personnellement dans l'arène en 1994 dans un paysage politique dévasté, Silvio Berlusconi a créé un préfabriqué où il a accueilli tous les réfugiés des partis balayés par la chute du Mur et les enquêtes anticorruption. Ce sont d'anciens démocrates-chrétiens, d'anciens socialistes, d'anciens républicains, tous recyclés sous ce nouveau drapeau de la coalition, ou directement membres de Forza Italia, le parti de Berlusconi. Dans ce conglomérat, seuls les post-fascistes démocratiques d'Alliance nationale af