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Libération

«Il y en avait assez de ce pacifisme bêlant»

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La colère citoyenne vise aujourd'hui les nationalistes au pouvoir.
publié le 14 mai 2001 à 0h51

Madrid de notre correspondant

La scène se passe le 28 avril, jour de l'ouverture de la campagne électorale basque, dans le Kursaal, le flambant neuf Palais des congrès de Saint-Sébastien. Dans une ambiance solennelle, les noms des quelque 800 personnes assassinées par l'ETA depuis sa naissance défilent sur un écran géant avec, en fond, la bande-son de la Liste de Schindler, le film de Spielberg sur l'holocauste. Cette dramaturgie, imaginée par le mouvement civique basque Basta Ya, sert de prélude à une série de discours très antinationalistes.

Menacés. A la tribune, le professeur d'anthropologie Mikel Azurmendi, exilé depuis peu aux Etats-Unis à cause des menaces de l'ETA, clame: «Le nationalisme basque a porté l'exclusion à son paroxysme. Il faut déloger du pouvoir Ibarretxe (le chef sortant de l'exécutif basque, ndlr) et consorts, pour renouer avec la démocratie dans cette région.» Peu après, le célèbre intellectuel Fernando Savater, lui aussi menacé, monte sur scène en tenant par la main Mayor Oreja et Nicolas Redondo, les têtes de liste respectives aux élections basques du Parti populaire (PP, au pouvoir à Madrid) et du Parti socialiste (PSE). Adversaires sur la scène nationale, les deux formations ont juré de mettre fin à deux décennies de domination nationaliste.

Au Pays basque, la rébellion citoyenne a changé de forme. Finis les visages contrits et les manifestations silencieuses. Comme dans les années 80, des collectifs comme «Gesto por la Paz» (Geste pour la paix) cont