Stockholm
de notre correspondant
Circoncire ou pas? En Suède, la question est largement discutée depuis qu'un projet de loi, destiné à régler la pratique, fait le tour de différentes instances avant que le parlement ne se prononce cet automne. Plusieurs faits divers, ces dernières années, ont ému les Suédois. Le dernier en date remonte à l'an dernier lorsqu'un petit musulman de trois ans, circoncis par un médecin privé, est décédé après avoir reçu des tranquillisants en surdose.
Environ 3 000 circoncisions sont effectuées chaque année en Suède, la plupart dans la communauté musulmane, et bon nombre ont lieu en dehors du milieu hospitalier. C'est ce qui a poussé le gouvernement à vouloir réguler cette pratique. «Il serait naïf de croire qu'une interdiction ferait disparaître la circoncision, disent les rédacteurs du projet de loi. Elle ne ferait que favoriser la chirurgie de cuisine. Et cela irait, de plus, à l'encontre de la liberté religieuse, inscrite dans la Constitution.»
Anesthésie. Les Suédois sont bien décidés à faire respecter certains principes, et par-dessus tout celui des droits de l'enfant. Ainsi, une circoncision ne pourrait être effectuée contre l'avis de l'enfant si celui-ci est en âge de l'exprimer, elle devrait être précédée de l'administration d'un calmant ou d'une anesthésie. Autant que possible, l'opération serait effectuée par un médecin, ou par des non-médecins agréés par les services sociaux. Le projet propose que ces derniers ne puissent circoncire que de