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Libération

Une autonomie très large en Euskadi

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Le pouvoir basque gère l'économie, le logement, l'enseignement... et la collecte des impôts.
publié le 14 mai 2001 à 0h51

L'Euskadi est l'une des dix-sept «communautés autonomes» que compte l'Espagne et de loin celle qui détient les pouvoirs les plus larges. Ses compétences sont même sans équivalent en Europe. Le pouvoir basque gère ainsi l'économie, le logement, l'enseignement, etc. Il dispose de sa police autonome, la ertzaintza, et d'une radiotélévision; la langue (l'euskara) a un statut équivalent au castillan et le drapeau basque, rouge et vert, est hissé sur les bâtiments publics régionaux.

Impôts. De l'avis des spécialistes, ce statut (le statut de Guernica adopté en 1979) a été largement bénéfique. Avec la Navarre voisine, le Pays basque est la seule Communauté à disposer d'une autonomie fiscale, qui lui permet de garder l'essentiel des impôts collectés dans la région. Selon ce système ­ le Concierto economico ­ la région lève elle-même les impôts et n'en reverse qu'une partie, minoritaire, à Madrid. Cette somme (le cupo) est négociée et censée correspondre aux compétences assurées par l'Etat central dans la région: armée, douanes, monnaie, etc. «L'argent reste ainsi pour l'essentiel dans la région, explique Javier Corcuera, professeur de droit à Bilbao, ce qui lui permet de financer des politiques assez coûteuses comme le développement de la langue avec, par exemple, l'enseignement au choix en euskara ou en espagnol à l'université.»

Les séparatistes radicaux de l'ETA et leur vitrine politique, EH, rejettent ce statut car il exclut la Navarre et les trois provinces basques françaises qui,