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Libération

Etats-Unis : le FBI en flagrant délit d'incurie.

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Trois affaires gênantes entachent la réputation du Bureau fédéral d'investigation.
publié le 15 mai 2001 à 0h52

Washington

de notre correspondant

Pour le FBI c'est l'affaire de trop. Après le report, à la dernière minute vendredi, de l'exécution du terroriste Timothy McVeigh, le Bureau d'investigation fédéral (FBI) est dans la ligne de mire du gouvernement, des parlementaires et des médias. Non seulement la «boulette» qui a entraîné le report d'un mois de l'exécution de l'auteur de l'attentat d'Oklahoma City est énorme ­ le FBI a subitement retrouvé 200 documents qu'il avait oublié de transmettre à la défense de McVeigh­ mais c'est la troisième d'une liste qui en compte déjà deux belles.

Crise de confiance. En septembre, après avoir passé neuf mois en prison, un scientifique du laboratoire de Los Alamos, Wen Ho Lee, a été relâché avec les excuses du juge: le FBI le soupçonnait à tort d'avoir transmis des secrets nucléaires à la Chine. Puis est arrivée l'affaire Bob Hanssen: la découverte, au coeur même du FBI, d'un espion qui, depuis quinze ans, vendait tranquillement les secrets les plus sensibles à Moscou... Au début du mois, le directeur du FBI, Louis Freeh, a décidé subitement de démissionner. C'est son successeur, que George W. Bush n'a toujours pas nommé, qui va devoir gérer cette crise de confiance, l'une des plus vives que le bureau ait connu depuis sa création en 1908.

Le FBI est sous le feu des critiques. En annonçant le report de l'exécution, l'Attorney General (ministre de la Justice) John Ashcroft cachait peu son ressentiment contre cette administration sur laquelle il a auto