Première fortune d'Italie, le propriétaire de Fininvest, qui contrôle les principales chaînes privées du pays, sera bientôt Premier ministre. Un peu plus de six ans après la chute de son premier gouvernement, trahi par ses alliés de la Ligue du Nord, Silvio Berlusconi tient donc sa revanche. Cette fois-ci, Il Cavaliere a les mains libres, fort de sa victoire personnelle et du succès de son parti Forza Italia. «Je vous garantis que nous parlerons moins et que nous travaillerons plus», a promis hier soir Silvio Berlusconi dans son premier message aux Italiens. La Maison des libertés, la coalition conservatrice de Berlusconi, dispose d'une confortable majorité à la Chambre comme au Sénat. Il y a six ans, il avait dû débaucher quelques sénateurs de l'autre camp pour pouvoir gouverner et faire passer à la Chambre haute les lois votées au Parlement.
«Parti-entreprise». «La situation est totalement différente de celle de 1994. Il arrivait alors au pouvoir à la tête d'une coalition de circonstance, hétéroclite et fragile. Elle s'est reconstituée après la défaite de 1996, puis consolidée. Nul ne peut plus maintenant y mettre en cause le leadership de Berlusconi, ni ses méthodes de marketing politique», analyse Roberto Biorcio, professeur de sciences politiques à Milan. Le poids de la Ligue du Nord d'Umberto Bossi, dont les accents xénophobes inquiètent les Européens (lire page 5), a été sérieusement redimensionné. Gianfranco Fini, leader du parti postfasciste Alliance