Madrid de notre correspondant
Depuis des mois, toute une partie de l'Espagne le pouvoir en tête vivait dans l'espoir d'un changement historique au Pays basque. Il faut aujourd'hui déchanter: lors du scrutin de dimanche, loin d'être défaits, les nationalistes modérés ont conforté leur hégémonie. Avec 33 sièges et 42,7 % des suffrages, le Parti nationaliste basque (PNV), allié à Euskal Alkatasuna (EA), réalise même son meilleur score. Au pouvoir sans interruption depuis vingt et un ans, il demeure plus que jamais le centre de la vie politique basque et l'acteur principal d'un éventuel processus de paix. Il devrait, selon toute logique, former prochainement un gouvernement.
Cuisant échec. En face, le PP du chef du gouvernement José Maria Aznar, s'il enregistre un assez bon score, subit un cuisant échec stratégique. Ces derniers mois, Madrid avait orchestré un battage médiatique sans précédent autour d'une «opportunité historique» où se jouait ni plus ni moins que «l'avenir de la démocratie espagnole». Or, les Basques ont réaffirmé leur attachement au nationalisme et leur fidélité au PNV. Il semble même que le parachutage de Mayor Oreja, le très populaire ex-ministre de l'Intérieur, Basque lui-même, ait davantage contribué à effrayer qu'à rassurer. Madrid avait parié sur la satanisation du PNV, coupable à ses yeux d'avoir pactisé avec l'ETA en 1998. Le résultat sans appel du scrutin devrait pousser Aznar à reconsidérer sa stratégie de confrontation.
Fort de sa victoire, Xabier