Jérusalem

de notre correspondante

Toutes les rancoeurs, les peurs et les envies de vengeance sont réunies pour provoquer aujourd'hui une explosion en Israël et dans les territoires. Palestiniens et Arabes israéliens ont prévu de commémorer la Nakba (la catastrophe, l'exode de 1948 à la création de l'Etat hébreu) et, compte tenu de l'extrême tension provoquée ces derniers jours par l'intensification des bombardements israéliens et des assassinats ciblés, le pire est à craindre. Hier, l'Autorité palestinienne a réclamé une réunion d'urgence du conseil de sécurité de l'ONU après une nouvelle escalade de Tsahal qui a violemment bombardé Gaza avant de tuer, dans la nuit près de Ramallah, dans des circonstances que l'armée peine à expliquer, cinq policiers palestiniens qui gardaient un check point. Yasser Arafat a qualifié cette opération d'«assassinat». Deux autres Palestiniens ont été tués par balles hier à Gaza.

La psychose était telle que le commissariat d'Hébron a été évacué par crainte d'une frappe de Tsahal. Au nord d'Israël, le Hezbollah a bombardé une position israélienne dans le secteur controversé des fermes de Chebaa, suscitant des représailles de Tsahal. «Seul un idiot assoiffé de revanche peut croire que les éliminations et les missiles, la destruction de quartiers entiers, l'assassinat de soldats et de civils peuvent restaurer la sécurité, analysait hier le principal quotidien Yedioth Aharonot. De nombreuses personnalités, à droite comme à gauche, savent déjà que l'uti