Rome, envoyés spéciaux.
La gauche italienne est sous le choc au lendemain du scrutin du 13 mai. «C'est une défaite, pas une déroute. Mais nous n'avons évité le pire que grâce aux centristes progressistes de la Marguerite», analyse Massimo De Angelis, ancien bras droit d'Achille Occhetto, le dirigeant du PCI à l'origine de la mue sociale-démocrate de ce qui fut le plus grand parti communiste d'Occident. Les résultats sont sans appel: plus de 10 points d'écart entre les deux coalitions avec 49,4 % (à la proportionnelle) pour la Maison des libertés contre seulement 35 % pour l'Olivier et 5 % pour les communistes nostalgiques de Refondation. Mais le fait saillant de ce scrutin est l'envol de la Marguerite, la petite formation regroupant des démocrates-chrétiens de gauche, des centristes et les Démocrates de Romano Prodi. Au sein de l'Olivier, elle pèse 14,5 % des voix, talonnant les Démocrates de gauche (DS, ex-PCI) de Massimo D'Alema, qui tombent à leur plus bas niveau historique (16,6 %).
Deux stratégies. Après cette percée, le leader de la Marguerite, Francesco Rutelli, ancien maire de Rome et porte-drapeau de l'Olivier, sait qu'il faudra compter avec lui. Il y a bien désormais en Italie un centre-gauche et une gauche, avec deux stratégies profondément différentes. D'un côté, il y a ceux qui prônent la création d'un grand mouvement réformiste, populaire et pluriel. Ils se reconnaissaient en Romano Prodi, le professeur démocrate-chrétien de gauche, vainqueur des élections de 199