Ramallah envoyée spéciale
Devant un immense panneau aux couleurs de Coca-Cola, une poignée d'adolescents se lève en formant le V de la victoire tandis que, dans la foule, une clé en carton géante circule de mains en mains, symbole du droit au retour des réfugiés. Des dizaines d'autres, perchés sur la fontaine aux Lions, brandissent des drapeaux aux couleurs de la Palestine et de l'islam. Il est midi à Ramallah, la sirène vient de retentir dans l'ensemble des territoires occupés, imposant trois minutes de silence en souvenir de la Nakba.
Martyrs. A Manara, la place centrale de la ville palestinienne, ils sont venus par milliers manifester leur colère contre l'«occupant» israélien. Beaucoup ont à peine 20 ans, certains sont des enfants. Les mêmes qui, plus tôt sur la route de Jérusalem, faisaient brûler des pneus aux carrefours et amassaient des cailloux dans des sacs en plastique. «Arrêtez de tuer nos enfants!», proclament des banderoles alors que la foule brandit des photos du bébé de 4 mois tué à Gaza par des tirs israéliens. Celles aussi des cinq policiers abattus la veille à la sortie de Ramallah par l'armée israélienne alors que, de son propre aveu, ils ne représentaient aucun danger.
Colère. A l'arrêt de la sirène, la foule se remet à hurler. C'est tout juste si l'on entend le discours de Yasser Arafat, diffusé par haut-parleurs dans l'ensemble des territoires. Les hommes parlent entre eux, les jeunes s'échauffent. «J'attends d'Arafat qu'il nous redonne un peu d'espoir, il