Strasbourg (UE) envoyé spécial
Le Parlement européen aurait dû relire la fable de La Fontaine sur la grenouille qui veut se faire aussi grosse que le boeuf, cela lui aurait évité une humiliation. La semaine dernière, une délégation d'eurodéputés qui était à Washington depuis lundi pour enquêter sur le système d'écoute planétaire baptisé «Echelon», s'est fait éconduire sans ménagement par les agences de renseignements américaines, la CIA (Central Intelligence Agency) et la NSA (National Security Agency, chargée des écoutes). Furieux, les députés ont écourté leur voyage aux Etats-Unis de trente-six heures et ont regagné Bruxelles.
Frustration. Hier, lors d'une conférence de presse à Strasbourg, en marge de la session mensuelle du Parlement, le président de cette commission temporaire «Echelon», le Portugais Carlos Coehlo, a clamé sa frustration : «c'est une occasion perdue par l'administration américaine de répondre aux nombreuses allégations faites lors de nos auditions » qui tendent à établir que la NSA se livre à de l'espionnage industriel au bénéfice des entreprises américaines.
Krivine indésirable. L'expédition américaine avait, il est vrai, mal commencé: les autorités américaines ont refusé de laisser entrer sur leur territoire l'un des membres de la commission d'enquête, Alain Krivine, le dirigeant de la Ligue communiste révolutionnaire figurant toujours parmi les personnes indésirables pour cause idéologique... Finalement, après protestation de Nicole Fontaine, la préside