Les efforts des Européens pour se doter d'une politique étrangère commune et peser un peu plus sur la scène internationale recueillent un zéro pointé du prestigieux Institut international d'études stratégiques (IISS) de Londres. Les Quinze se sont enfermés dans une «diplomatie de protestation», qui se borne à réagir aux initiatives jugées négatives des Etats-Unis, attaque le rapport annuel de l'IISS, publié hier. L'institut certes naturellement porté à l'euroscepticisme, puisque anglo-saxon assène à l'Union européenne (UE) de cruelles vérités. Exemples relevés sur l'année écoulée:
Proche-Orient: «L'UE n'est intervenue dans le processus de paix que pour faire contrepoids au soutien des Etats-Unis à Israël.»
Irak: l'UE a «critiqué la politique américano-britannique des sanctions sans être en mesure de formuler une meilleure façon d'arrêter la production d'armes de destruction massive».
Corée: «Elle s'est empressée de s'interposer entre la Corée du Sud et du Nord pour occuper le vide laissé par le désengagement des Etats-Unis, mais sans avoir la moindre idée d'une solution.»
Bref, conclut l'IISS, «Bruxelles ne fait que réagir à ce qu'elle perçoit comme étant des signes négatifs en provenance de Washington, au lieu d'agir par elle-même». Pire, cette diplomatie, au lieu de faciliter la recherche de solutions aux différends, «ne fait souvent que les aggraver» et «ne laisse aucune place à la coopération transatlantique en tant qu'instrument de politique étrangère». Les oreilles