Londres
de notre correspondant
Même si Tony Blair ne parle plus de «troisième voie», il aime toujours se présenter comme un visionnaire. A défaut d'un grand dessein, son manifeste électoral, dévoilé hier en grande pompe à Birmingham, se projette loin dans l'avenir. Les mesures qu'il contient dépassent largement la durée d'un second mandat et ne mettront pas moins de dix ans à être mises en oeuvre. Avec un tel délai, le Premier ministre britannique peut espérer tenir sa promesse d'une amélioration des services publics que ses électeurs attendent en vain depuis quatre ans.
Le programme de 44 pages intitulé Ambitions pour la Grande-Bretagne confirme le recentrage du New Labour. En dépit de l'accroissement des inégalités, Tony Blair jure, comme en 1997, de ne pas augmenter l'impôt sur le revenu. Et s'il se dit prêt à investir massivement dans l'éducation et la santé, en crise après des années de négligence, il n'exclut pas de confier au privé la gestion d'une partie de ces deux secteurs: «L'argent ne fait pas tout. L'esprit d'entreprise doit s'appliquer autant aux services publics qu'au monde des affaires.»
Bilan contrasté. Malgré ses bons résultats économiques, confortés hier par une nouvelle baisse du chômage, Tony Blair sait qu'il retourne devant les urnes avec un bilan contrasté: «Il y a encore beaucoup à faire. Nous comprenons que pour le retraité en attente d'être opéré, la famille victime d'un cambriolage ou la mère inquiète de la qualité de l'enseignement dispensé à son enfa