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Libération

Le nucléaire, une solution «propre et sûre»

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La France inspire les Etats-Unis, mais le programme reste flou.
publié le 18 mai 2001 à 0h54

Washington

de notre correspondant

Dans la soirée du 18 décembre 2000, alors que Jacques Chirac était à Washington pour une dernière rencontre avec Bill Clinton, encore en exercice, le président élu George W. Bush avait accepté d'aller discrètement prendre un verre avec son futur collègue français, à la résidence de l'ambassadeur François Bujon de l'Estang, Kalorama Road. De quoi allaient-ils parler? A la surprise des Français présents, l'une des premières questions posées par l'actuel président à Chirac a porté sur la stratégie nucléaire de la France et son système de retraitement. «Visiblement, la question le taraudait déjà», raconte un participant.

La dernière centrale construite aux Etats-Unis a été commandée en 1973, et depuis l'accident de la centrale de Three Mile Island, en 1979, aucune administration n'a osé remettre le sujet du nucléaire sur la table. Hier, trois mois après sa rencontre avec Jacques Chirac, c'est en citant en exemple la France, que George W. Bush a brisé le tabou du nucléaire. «La France, notre amie et alliée, tire 80 % de son électricité du nucléaire», a-t-il déclaré.

Réaction des écolos. Dans le rapport sur l'énergie qu'elle a rédigé, la task force de Dick Cheney prévoit de faciliter les démarches pour la construction de nouvelles centrales nucléaires, de désigner un lieu de stockage des combustibles usés, mais aussi d'explorer la piste d'une filière de retraitement de ces derniers. Un programme encore flou, mais qui marque un vrai virage stratégique.