Washington
de notre correspondant
En 1977, Jimmy Carter avait considéré que la crise de l'énergie était pour son pays «l'équivalent moral d'une guerre». Trois ans plus tard, ayant perdu cette guerre, il s'est fait battre aux élections. George W. Bush, qui a retenu la leçon, jouait politiquement gros hier, à Saint-Paul, dans le Minnesota, lorsqu'il a prononcé son grand discours sur l'énergie et annoncé des actions propres à éviter au pays un «sombre avenir».
Lourde facture. Depuis quelques mois, le premier sujet de conversation des Américains n'est ni le ralentissement économique, ni la baisse des impôts, mais bien la hausse vertigineuse du prix du gaz, de l'essence et de l'électricité. Ils payent 200 milliards de dollars de plus qu'en 1998 pour leur énergie. En Californie, la pénurie d'électricité est telle que les consommateurs s'attendent à voir leur facture augmenter de plus de moitié, et à subir cet été 15 heures de coupures par semaine.
La première difficulté, pour Bush, était de présenter le plan stratégique qu'a préparé un groupe dirigé par le vice-président Dick Cheney, comme un remède aux problèmes immédiats de ses compatriotes, ce qu'il n'est pas. Le Plan Cheney s'inscrit en effet sur le long terme : il s'agit de faciliter la construction de nouvelles centrales, raffineries, oléoducs et lignes à haute tension, et d'ouvrir le dossier nucléaire, fermé depuis vingt ans (lire ci-contre). L'autre difficulté, pour le Président, était d'éviter de donner l'impression de faire