Vallecito, Alto Cañabraval, Bolivar envoyé spécial
Hostiles aux efforts de paix du président Pastrana et déterminés à venir à bout de la guérilla, les paramilitaires colombiens ont enlevé mardi à Villanueva (300 km au nord de Bogota) plus de deux cents ouvriers agricoles soupçonnés de collaborer avec les guérilleros. Ils ont tous été relâchés hier. Reportage dans cette zone où les paysans sont pris en étau.
Une nouvelle fois, Vallecito a brûlé. Début avril, les paramilitaires ont fait irruption dans ce petit village du sud de Bolivar, au nord de la Colombie, au coeur d'une zone de 4 000 kilomètres carrés que le gouvernement veut démilitariser afin de mener ensuite le dialogue avec l'Armée de libération nationale (ELN). Violemment hostiles à cette démilitarisation, les «paras» d'extrême droite, des groupes illégaux qui se sont baptisés Autodéfenses unies de Colombie (AUC), sont entrés dans la région avec l'intention d'anéantir l'ELN, guérilla de 5 000 hommes. Les affrontements se poursuivent encore aujourd'hui dans la confusion, entre les guérilleros et les «paras», mais aussi avec l'armée censée combattre les deux parties.
Avant même leur arrivée, les habitants de Vallecito avaient fui vers la forêt, abandonnant les maisons qu'ils avaient reconstruites après le passage des «paras» en août 2000. «Ils avaient tout brûlé, en disant que nous servions de base à la guérilla», explique un réfugié dans le bourg de baraques en planches d'Alto Cañabraval. Parmi les 700 habitants de ce li