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Libération

La louange du «martyr».

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Dans sa ville, Tulkarem, combattants et parents saluent l'auteur de l'attentat de Netanya.
publié le 21 mai 2001 à 0h56

Tulkarem envoyée spéciale

Abbas est le chef politique du Hamas à Tulkarem, cette ville palestinienne d'où était originaire le kamikaze qui, vendredi, s'est fait sauter avec sa bombe dans un centre commercial de Netanya, en Israël, tuant cinq personnes au nom de l'islam. Grand, massif, le visage barré d'une fine moustache, Abbas affirme : «La lutte contre l'agression a rapproché tous les mouvements palestiniens, le Hamas, le Djihad, le Fatah (l'organisation de Yasser Arafat, ndlr), l'unité des Israéliens, elle, est artificielle.» Que pense-t-il alors de la déclaration de l'Autorité palestinienne condamnant vendredi «toute opération visant des civils et des innocents, qu'ils soient palestiniens ou israéliens» ? Il esquisse un sourire en coin : «Ça nous va, puisque l'on considère que les Israéliens ne sont pas innocents.» Pour cet ingénieur de 35 ans, les islamistes du Hamas n'ont pas pâti du regain d'influence du Fatah. «Depuis la création de notre mouvement, chaque année est meilleure que la précédente. Les Palestiniens ont essayé tant de choses qui n'ont pas marché pour se libérer de l'occupation israélienne. Aujourd'hui, ils ont compris que l'islam est la voie la plus sûre. Regardez autour de vous, nos drapeaux flottent dans toutes les manifestations !»

Partout, le vert de l'islam. Dans le parc municipal de Tulkarem, le vert de l'islam tapisse le moindre mur. Dans un hangar en ferraille, les frères du kamikaze reçoivent pendant trois jours les condoléances d'amis, de voisins