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Libération

Irak-Syrie: les ennemis se réconcilient.

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La venue du Premier ministre syrien à Bagdad enterre trente ans de conflit.
publié le 22 mai 2001 à 0h57

Beyrouth envoyé spécial

La Syrie et l'Irak, les deux frères ennemis du monde arabe et les deux seuls régimes baassistes, ont confirmé la normalisation de leurs relations, mettant un terme à un conflit vieux de trente ans. Hier, le Premier ministre syrien Mohammed Moustapha Miro est arrivé à Bagdad pour une visite de plusieurs jours. Celle-ci avait été précédée de l'ouverture par la Syrie d'une section d'intérêts à Bagdad, plus d'un an après celle d'une représentation équivalente à Damas. Cela fait quatre ans que les deux pays ont commencé à se rapprocher. Dès 1997, ils avaient rouvert leurs frontières aux délégations officielles et commerciales. Le processus s'était accéléré, avec des visites régulières de responsables et l'organisation de vols aériens de Damas vers l'Irak, en dépit de l'embargo de l'ONU.

La situation régionale marquée par la reprise de l'Intifada et l'arrivée au pouvoir d'Ariel Sharon, leur volonté commune de voir le monde arabe adopter une ligne beaucoup plus dure à l'encontre d'Israël, la persistance de leur isolement aussi, de même que la mort, l'an passé, du président Hafez el-Assad, vieil adversaire de Saddam Hussein, ont été autant de coups d'accélérateur favorisant cette normalisation.

Lever l'embargo. Ce rapprochement apparaît durable. Ainsi, le Liban, pays sous tutelle syrienne, s'est dépêché lui aussi de normaliser ses rapports avec l'Irak. En mars, faisant suite à la décision de Beyrouth de rétablir ses relations avec Bagdad, l'ambassade irakienne a