Rome de notre correspondant
Malades ou trop âgés, vingt-huit cardinaux ont déclaré forfait. Ils étaient tout de même 155 hauts prélats rassemblés hier dans la salle du synode au Vatican, pour l'ouverture du consistoire extraordinaire convoqué par Jean Paul II et qui fait figure de préconclave. Alors que dimanche dernier, inaugurant une église dans la banlieue de Rome, le souverain pontife, diminué physiquement, s'est amusé à souligner: «81 ans, c'est déjà quelque chose», la réunion du Sacré Collège apparaît en effet comme une occasion unique pour les électeurs du futur pape de tester les chances de chacun, de nouer des alliances et d'évaluer les forces au sein de la curie.
Nouvel esprit. Officiellement, selon la volonté de Jean Paul II, l'assemblée des cardinaux réunie à huis clos jusqu'à jeudi consiste à dessiner le profil de l'Eglise catholique du troisième millénaire. Au début de l'année, le pape avait déjà lancé quelques pistes en évoquant une série de réformes pour une plus grande collégialité de l'Eglise, où devrait souffler «un nouvel esprit missionnaire qui ne saurait être réservé à un groupe de spécialistes». Vaste rassemblement où tous les participants peuvent librement exprimer leurs opinions, le consistoire est une sorte d'agora où, en réponse à des exposés d'intervenants choisis, chaque cardinal peut mettre en avant ses priorités, voire ses oppositions.
Grand oral. Hier, prenant la parole immédiatement après le discours d'accueil du pape aux cardinaux, Roger Etcheg