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Libération

Les candidats «pauvres» divisent les Quinze.

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Avec l'élargissement, l'Espagne craint de perdre des aides régionales.
publié le 23 mai 2001 à 0h57

Bruxelles correspondance

L'avenir des aides régionales dans une Europe élargie aiguise les appétits. Avec près de 1 800 responsables venus de 27 pays et 250 régions, le commissaire européen Michel Barnier a fait salle comble pour son deuxième forum sur la cohésion économique et sociale, lundi et mardi à Bruxelles. Entre 2000 et 2006, 213 milliards d'euros, soit un tiers du budget communautaire, seront investis dans des projets de développement au titre des fonds structurels. La majeure partie de cet argent ira dans les zones les plus pauvres (essentiellement espagnoles, portugaises et grecques), dont le PIB par habitant est inférieur à 75 % de la moyenne communautaire.

Or ce bel équilibre va être bouleversé par les futurs élargissements. Avec l'adhésion des douze pays qui négocient aujourd'hui, la population et la superficie de l'Union vont s'accroître d'un tiers. Mais le PIB de seulement 5 %. Sur ces 105 millions de nouveaux citoyens européens, plus de 98 millions vivent dans des régions éligibles à la manne européenne, selon les critères actuels, et sont bien décidés à obtenir leur part du gâteau. «Nous voulons 30 % des fonds dans l'avenir», a réclamé le Premier ministre polonais, Jerzy Buzek, devant quelques journalistes, allant jusqu'à évoquer le chiffre de 40 %.

De quoi effrayer les actuels bénéficiaires, qui risquent de se retrouver proportionnellement trop riches et de perdre leurs aides régionales. Or «les inégalités déjà présentes dans l'Europe des Quinze ne vont pas d