New York
de notre correspondant
Dans le langage de l'administration Bush, cela s'appelle «les sanctions intelligentes». Onze ans après l'embargo décrété contre l'Irak, hier les Etats-Unis et la Grande-Bretagne ont présenté aux quinze membres du Con seil de sécurité de l'ONU un projet de résolution visant à alléger les sanctions imposées à Saddam Hussein, et permettant l'importation de biens non militaires. Le texte représente le premier effort du président George W. Bush pour faire évoluer le dossier irakien. Il avait reconnu dès son arrivée à la Maison-Blanche que le régime actuel «pétrole contre nourriture» ne marche pas et qu'il fallait envisager une «nouvelle formule» plus adaptée.
Détaillé lundi au sein des cinq permanents du Conseil de sécurité, le projet de résolution, officiellement déposé par la Grande-Bretagne, supprimerait les restrictions sur tous les biens non militaires entrant en Irak. Une liste de biens dits à «double usage» (à la fois civil et militaire) serait soumise à l'approbation du Conseil pour leur importation. La reprise de certains vols aériens nationaux et inter nationaux est envisagée. Et le texte propose aussi de mettre fin à la contrebande existant entre l'Irak et ses voisins, notamment la Turquie et la Jordanie.
Si le projet américano-britannique a été globalement bien accueilli, il n'a pour autant aucune garantie de succès. Dès lundi soir, l'Irak l'a ouvertement repoussé. «Nous rejetterons les sanctions dites intelligentes, qui sont encore plus st